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FESTIVAL D’IDÉES ET DE CRÉATION CONTEMPORAINE
26.07 → 03.08 2025
Dieppe, Normandie

Ouvrir le programme 2025

Samedi 26 juillet 2025

Politiques de la psychanalyse avec Silvia Lippi, Fabrice Bourlez, Florent Gabarron-Garcia, psychanalystes ; Projection « Afropoétiques et futurismes magiques » avec Katia Dansoko Touré, autrice, journaliste et les films de Frances Dobono, Cauleen Smith, Josefa Ntjam, Riar Rizaldi.

Dimanche 27 juillet 2025

Politiser les rapports adulte-enfant avec le Collectif des ami·es de Tal suivi d’une rencontre avec Juliet Drouar, puis conspirer et respirer avec Loreto Martínez Troncoso & Julie Pellegrin, artiste et curatrice.

Mercredi 30 Juillet 2025

Rencontre et atelier préparation avec Martin le Chevallier, artiste ; rencontre-performance avec Chuglu, collectif d’artistes

Jeudi 31 juillet 2025

Plateau Radio avec le collectif Queer Phoenix ; atelier d’écriture « Généalogies spéculatives » avec Louise Bentkowski, autrice

Vendredi 1er août 2025

Activation du « Répertoire des subversions » avec Martin Le Chevallier suite à l’atelier du 30 juillet

Samedi 2 août 2025

Atelier autour du statut des artistes avec Aurélien Catin, auteur et militant des droits économiques ; Penser les conflits de monde avec Benjamin Gizard, sociologue ; Les réversibilités de l’archaïsme avec Frédéric Rambeau, philosophe ; lecture-concert de Laure Gauthier, poétesse, accompagnée de Gauthier Keyaerts, musicien.

Dimanche 3 août 2025

Introduction à la mystique queer avec Romain Noël, poète ; Utopies artistiques de la révolte avec Julia Ramirez Blanco, historienne de l’art et activiste ; Discussion et dégustation avec Thomas Ferrand, artiste, botaniste ; Performance entre ciel et mer avec Diane Chéry, artiste

Exposition

Sous un dôme géodésique, retrouvez un programme de films d’artistes, avec Alicja Rogalska, Milena Bonilla, Deborah Stratman, Riar Rizaldi, Josefa Ntjam

Accueil

Samedi 26 juillet 2025

27.07

26.07.2025

14h → 17h

Pelouse du château-musée de Dieppe, entrée libre

Politiques de la psychanalyse

Conférences et table ronde avec Silvia Lippi, Fabrice Bourlez, Florent Gabarron-Garcia, psychanalystes

Alors que la psychanalyse semblait, depuis au moins deux décennies être passée dans le camp de la réaction, plusieurs livres récents entendent redonner sa place à une dimension émancipatrice de la psychanalyse, la réinscrivant au coeur d’une histoire de la domination.  A rebours d’une psychanalyse qui promeut le désengagement, Florent Gabarron-Garcia, Fabrice Bourlez et Silvia Lippi & Patrice Maniglier, soutiennent, l’idée, a minima, d’une psychanalyse impliquée.

De la foule à la sororité : psychanalyse des groupes — fascistes et féministes

Rencontre avec Silvia Lippi, psychanalyste

La psychanalyse a souvent considéré les mouvements féministes comme des modalité agrégatives qui rappellent les foules décrites par Freud dans Psychologie des foules analyse du moi. Mais pouvons-nous affirmer que les mêmes processus inconscients sont en acte dans la formation de collectifs si différents ? Le moteur agrégatif d’une foule est constitué par le refoulement du trauma et l’identification à une figure paternelle toute-puissante, alors que dans #MeToo, c’est le retour du refoulé dans le corps souffrant de chaque femme, qui les rassemble dans une « identification pas le symptôme ». Si une foule unifiée autour d’un père tout-puissant conduit facilement au fascisme, quelles conséquences pour un collectif sororal coalisé par le symptôme partagé ?

Silvia Lippi

Silvia Lippi est psychanalyste. De formation philosophique, elle est docteure en psychologie et psychologue hospitalière à l’Établissement Public de Santé Barthélémy Durand d’Étampes. Elle développe une psychanalyse particulièrement attentive aux expériences psychotiques et aux interpellations venues des groupes minoritaires contemporains. Dernier ouvrage paru :  Soeurs, Pour une psychanalyse féministe (Seuil, 2023, avec Patrice Maniglier), et de prochaine publication, Freud l’ingouvernable (Stilus, oct. 2025).

Comment parle-t-on à l'autre ? Comment interprète-t-on ? Comment s'adresse-t-on à l'autre ? Comment travaille-t-on dans le cabinet d’un·e psychanalyste ?

Rencontre avec Fabrice Bourlez, psychanalyste

Toutes ces questions commencent à trouver leurs réponses si on s’en pose une autre : comment écoute-t-on? On croit souvent que travailler avec l’inconscient relève d »un travail sophistiqué, complexe, abstrait. En réalité, travailler avec la scène inconsciente, c’est travailler avec la diversité des corps, des genres, des désirs et des jouissances dans leur multiplicité. Il y a va d’un travail technique, métapsychologique mais aussi politique Il y va d’une tentative d’assouplissement de notre écoute. Il y va d’une pluralisation du mot « tact ».

Fabrice Bourlez

Fabrice Bourlez est psychanalyste à Paris. Il enseigne la philosophie en écoles d’art (esad reims/ensba Paris) et est chargé de cours en psychologie à Paris Cité. Il est membre permanent du laboratoire sur le genre et la sexualité de Paris 8 LEGS. Il transmet la clinique dans le cadre de l’institut international de psychanalyse. Il a écrit Pulsions pasoliniennes en 2015, Queer psychanalyse en 2018 et Tacts en 2025. 

Une histoire populaire de la psychanalyse

Rencontre avec Florent Gabarron-Garcia, psychanalyste

La psychanalyse n’a pas toujours été l’école de la résignation qu’elle est devenue. Sa mue conservatrice, qui conduit soignants et patients à se focaliser sur les maux privés des individus, n’avait rien d’inéluctable. Elle résulte en effet d’une double limitation : de l’inconscient au refoulé, et du refoulé à l’Œdipe. Pour que la psychanalyse cesse d’être un outil de reproduction de l’ordre social et redevienne une école d’espoir, il faut donc la recentrer sur le réel – c’est-à-dire, bien souvent, sur le politique.

Florent Gabarron-Garcia

Psychanalyste et psychologue, Florent Gabarron-Garcia est maître de conférences à Paris VIII et membre de la revue Chimères fondée par Deleuze et Guattari. Formé à la clinique de La Borde, il a travaillé plus de dix ans en psychiatrie. Il est l’auteur de L’héritage politique de la psychanalyse paru en 2018 à la Lenteur (et sorti dans une deuxième édition en poche chez Amsterdam en 2025) et de L’histoire populaire de la psychanalyse paru en 2021 à la Fabrique.

26.07.2025

20h

D.S.N. – Dieppe Scène Nationale, entrée libre

Projection « Afropoétiques et futurismes magiques »

Séance introduite par Katia Dansoko Touré, autrice, journaliste à Libération

Dans un moment historique où l’avenir est inégalement réparti, les futurismes magiques puisent dans les puissances minérales et de la Déesse Nature, Internet et la technologie, les rituels ancestraux, et la science-fiction, les mythologies africaines et la magie du cosmos. Ils excavent énergies, esprits et mondes invisibles et les pensées ensevelies par la modernité et l’idéologie du progrès pour réécrire de nouveaux récits. Les mouvements afrofuturistes, soufifuturistes, les spiritualités écoféministes, les cosmogonies et les luttes décoloniales cherchent à penser ce que voudrait dire décoloniser l’invisible, après plusieurs siècles de sécularisation.

Les pensées artistiques afrofuturistes investiguent les archives du passé tout en se projetant dans un futur de science-fiction, proposant une utopie spatiale et temporelle prônant l’aventure spatiale et l’évasion intergalactique, comme alternatives pour les Africains et la diaspora, et comme métaphores de l’expérience « afropolitaine » des déplacements forcés, des migrations et de l’aliénation culturelle. Kodwo Eshun argue ainsi, dans Further Considerations on Afrofuturism (1993), qu’« en créant des complications temporelles et des épisodes anachroniques qui perturbent le temps linéaire du progrès, ces futurismes ajustent les logiques temporelles qui condamnent les sujets noirs à la préhistoire. Chronopolitiquement parlant, ces historicités révisionnistes peuvent être comprises comme une série de puissants futurs en concurrence qui infiltrent le présent à différents niveaux ». Les futurismes magiques cherchent ainsi à répondre à cette question : que faire, dès lors que nous abandonnons la modernité et son côté obscur, dès lors que nous renonçons à l’ordre narratif qui intimait cette arrogante vision du progrès ?

Katia Dansoko Touré

Séance introduite par Katia Dansoko Touré, autrice, journaliste à Libération.
et précédé par une lecture de La Solitude des notes bleues de Katia Dansoko Touré (2025, Jean-Claude Lattès)

Avant de comprendre qui elle est et ce qu’elle veut, l’héroïne et narratrice de « La solitude des notes bleues» (Février 2025, JC Lattès) a été une enfant perdue, abandonnée, fruit d’une union maudite, grandissant d’un territoire à l’autre, d’une adoption à l’autre, avec pour seules consolations la musique et un boubou bleu indigo. Un premier roman qui mêle quête d’identité, mémoire féminine, réalisme magique et mélodies, et dans lequel la musique devient l’écho des fragments d’une vie éclatée. Chaque chapitre de ce roman correspond à un morceau de musique, d’Ambrose Akinmusire à Alice Coltrane en passant par Matthew Halsall ou Alain Jean-Marie.

Katia Dansoko Touré, née le 22 janvier 1988, est actuellement journaliste à Libération où, outre la culture, elle écrit sur les questions de société ayant trait au féminisme et aux modes de vie. En près de 15 ans, elle s’est attachée à traiter, entres autres sujets, les questions socio-culturelles touchant au continent africain mais aussi aux Antilles françaises ainsi qu’à leurs diasporas. Le sujet de l’afrofuturisme y figure en bonne place depuis plus de dix ans. Elle a notamment travaillé pour des médias comme L’Obs, Slate Afrique, Jeune Afrique, Le Monde, Les Inrocks ou encore France Antilles Guadeloupe. Des collaborations qui l’ont menées au Sénégal, en Côte d’Ivoire, en Guinée, au Mali, en Guadeloupe, en Martinique ou en Dominique. Elle est désormais basée à Paris, où, également passionnée de musique, elle collabore, depuis 2015, avec la revue Jazz Magazine après avoir prêté sa plume et sa voix à So Jazz, Magic Revue RPM, Le Monde Diplomatique, Radio Nova, TSF Jazz, etc. Elle écrit également pour la programmation de festivals de musique en France (qu’elle a également couvert pour certains) ainsi que pour des musiciens. Elle a signé un premier roman, « La solitude des notes bleues», publié en février 2025 par JC Lattès, qui a remporté en juin 2025, le prix Barbès de la meilleure œuvre littéraire et singulière, s’inspirant de l’univers de la musique.

Frances Dobono, Afronauts, 16 min, 2014, Ghana

Afronauts est une histoire alternative de la course à l’espace des années 1960, basée sur l’histoire vraie de l’Académie nationale zambienne des sciences, de la recherche spatiale et de la recherche astronomique d’Edward Makuka Nkoloso, et des tentatives de son équipe pour être la première à envoyer une fusée sur la lune. Selon ses propres termes, le travail de Nuotama Frances Dobono met en scène « des sosies, des amis imaginaires, des mannequins de ventriloque et des fous non institutionnalisés qui brisent constamment la vision que la société a d’elle-même ». Son premier film, Boneshaker (2013) a été nominée aux Oscars. En 2018, Bodomo a été scénariste et réalisatrice de Random Acts of Flyness, une série HBO créée par Terence Nance.

Cauleen Smith, Deep West assembly, 34 min, 2024, États-Unis

Cauleen Smith est internationalement connue pour ses œuvres qui s’inspirent du cinéma expérimental des années 1960 et 1970, des films et de la littérature de science-fiction, ainsi que de l’expérience et de la pensée afro-diasporique.

The Deep West Assembly, explore les concepts de temps géologique et de noirceur tels qu’ils sont camouflés en images, en chansons et en mots par des créateurs noirs (d’après des penseurs tels que Suzanne Césaire et Ryan C. Clarke). En incorporant des images de formations géologiques telles que des grottes de lave, des caldeiras et des dômes de sel, ainsi que des reliefs créés par l’homme tels que d’anciens tumulus Choctaw, The Deep West Assembly dépeint le Sud américain comme un « Deep West » horizontal (terme emprunté à la poétesse Wanda Coleman). Smith situe ce Deep West culturel dans le delta du Mississippi, explorant les pratiques culturelles des Noirs en tant que parents des traditions indigènes. L’actrice Dionne Audain incarne plusieurs voix – des guides – qui lisent, entre autres textes, le récent Volcano Manifesto (F Books, 2022) de Smith pour la caméra.

Josefa Ntjam, Dislocation, 2022, 18 min, France

En cherchant des perméabilités entre les temporalités, les histoires, les corps hybrides (et parfois monstrueux) et les géographies composées de fragments de connu et d’inconnu, le personnage de Persona de Ntjam est subtilement habité par des souvenirs et des récits de la lutte de ses ancêtres pour l’indépendance du Cameroun. En retravaillant l’Histoire à partir d’histoires non officielles, personnelles et incarnées, dont certaines ont été réduites au silence et mises de côté, l’artiste répare l’héritage historique en intégrant des voix et des récits réprimés, en rassemblant la fiction, les souvenirs, les rêves, la réalité, les mythes, l’artificialité et l’oralité, qui est fortement liée au son, aux vibrations et aux mots en perpétuelle reconfiguration. Écrit et réalisé par Josèfa Ntjam, en collaboration avec Sean Hart et Nicolas Pirus.

Riar Rizaldi, Mirage Eigenstate, 2024, 30 min, Indonésie

Mirage : Eigenstate, tisse des liens entre des recherches analogues sur la nature de la réalité, en positionnant la science occidentale comme une méthodologie parmi d’autres dans une constellation de visions du monde pluralistes. Le film explore diverses interprétations de la réalité – du mysticisme soufi tropical et du monoréalisme aux théories de la mécanique quantique. Monté dans le style de la série télévisée Cosmos de l’astronome et planétologue américain Carl Sagan dans les années 1980, qui cherchait à expliquer l’origine de la vie et la quatrième dimension spatiale, Mirage : Eigenstate s’inscrit dans la tradition de la communication scientifique de masse, où des concepts complexes sont rendus accessibles par des explications simples, souvent accompagnées d’images.

Riar Rizaldi est un artiste et cinéaste. Il travaille principalement avec les images en mouvement et le son, à la fois dans le contexte de la salle de cinéma et dans celui de l’installation. Sa pratique artistique se concentre principalement sur la relation entre la technologie, le travail et la nature, les visions du monde, le cinéma de genre et la possibilité de la fiction théorique. Ses œuvres ont été présentées dans divers festivals de cinéma internationaux (dont Locarno, IFFR, FID Marseille, Viennale, BFI Londres, Cinéma du Réel, Vancouver, etc.) ainsi qu’au Centre Pompidou Paris (2021), au Museum of Modern Art de New York (2024), à la Biennale du Whitney Museum (2024), à la Biennale de Taipei (2023), à la Biennale d’Istanbul (2023), à la Biennale d’Architecture de Venise (2021), à la Biennale Jogja (2021), à la National Gallery of Indonesia (2019) et dans d’autres lieux et institutions. En outre, des expositions personnelles récentes et des programmes thématiques de ses œuvres ont eu lieu à Gasworks à Londres (2024), Z33 à Hasselt (2024), au Centre de la photographie Genève (2023) et au Batalha Centro de Cinema Porto (2023), entre autres.

Accueil
27.07

Ouvrir le programme 2025

Samedi 26 juillet 2025

Politiques de la psychanalyse avec Silvia Lippi, Fabrice Bourlez, Florent Gabarron-Garcia, psychanalystes ; Projection « Afropoétiques et futurismes magiques » avec Katia Dansoko Touré, autrice, journaliste et les films de Frances Dobono, Cauleen Smith, Josefa Ntjam, Riar Rizaldi.

Dimanche 27 juillet 2025

Politiser les rapports adulte-enfant avec le Collectif des ami·es de Tal suivi d’une rencontre avec Juliet Drouar, puis conspirer et respirer avec Loreto Martínez Troncoso & Julie Pellegrin, artiste et curatrice.

Mercredi 30 Juillet 2025

Rencontre et atelier préparation avec Martin le Chevallier, artiste ; rencontre-performance avec Chuglu, collectif d’artistes

Jeudi 31 juillet 2025

Plateau Radio avec le collectif Queer Phoenix ; atelier d’écriture « Généalogies spéculatives » avec Louise Bentkowski, autrice

Vendredi 1er août 2025

Activation du « Répertoire des subversions » avec Martin Le Chevallier suite à l’atelier du 30 juillet

Samedi 2 août 2025

Atelier autour du statut des artistes avec Aurélien Catin, auteur et militant des droits économiques ; Penser les conflits de monde avec Benjamin Gizard, sociologue ; Les réversibilités de l’archaïsme avec Frédéric Rambeau, philosophe ; lecture-concert de Laure Gauthier, poétesse, accompagnée de Gauthier Keyaerts, musicien.

Dimanche 3 août 2025

Introduction à la mystique queer avec Romain Noël, poète ; Utopies artistiques de la révolte avec Julia Ramirez Blanco, historienne de l’art et activiste ; Discussion et dégustation avec Thomas Ferrand, artiste, botaniste ; Performance entre ciel et mer avec Diane Chéry, artiste

Exposition

Sous un dôme géodésique, retrouvez un programme de films d’artistes, avec Alicja Rogalska, Milena Bonilla, Deborah Stratman, Riar Rizaldi, Josefa Ntjam