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Festival diep~haven 2019

Le festival de la côte d’albâtre, diep, s’est dès sa création en 2010 interessé à sa situation géographique et l’histoire qui en découle. Pour sa 5ème édition le festival s’est muée en diep-haven afin d’embrasser le territoire européen d’en face. Les échanges – en tous genres- entre la Normandie et l’Angleterre ont façonnés nos cultures, nos paysages, nos architectures…

Pour notre dixième anniversaire, il semblerait que l’on assiste à la finalisation d’un divorce au niveau européen qui va changer nos frontières. La Manche, cet horizon commun, va redevenir une frontière entre nos deux territoires : la Normandie et le Sussex de l’Est. C’est donc avec une certaine tristesse que nous allons assister à la re-création d’une ligne, d’une frontière en lieu et place de notre horizon direct. Cette « border-line » assez abstraite va remodifier notre géographie et notre volonté de partage de nos différences et de nos ressemblances. Nous tenons à préserver nos correspondances malgré la création de ce mur que des forces « border-line » vont créer.

Borderline est en français un anglicisme qui parle d’un état instable, d’une zone grise, d’un trouble de la personnalité… Cet état limite est aussi à méditer comme une analogie de notre monde et de sa furieuse volonté d’ériger de nouveaux murs dans nos territoires contre les populations. Il peut-être interprété comme une maladie qui se caractérise par une grande instabilité des relations interpersonnelles et des troubles de la personnalité. Il peut-être constaté que l’érection de ces murs entres les hommes se créent par un sentiment irraisonable de peur face à l’autre, l’étranger, le migrant, la minorité, l’autre genre, le mauvais genre…

Le festival diep-haven se construit d’année en année de plus en plus sur les notions d’échanges, de partages, d’itinérances. Il se construit chaque année en explorant de nouveaux lieux, de nouveaux territoires et met la relation à l’artiste et de sa production avec de nouveaux publics en incitant -de par ses partenariats- à un mélange des publics afin de sortir des zones de conforts de chacun et des frontières que l’ont construit. De la France à l’Angleterre, des arts plastiques à la danse, de la création contemporaine au patrimoine, de la théorie à la pratique, d’une scène nationale à un château, de la ville à la campagne, de la cave au jardin, du documentaire à la fiction… Cette année encore, nous tenterons d’élargir nos publics, nos champs d’actions et d’ouvrir encore et encore nos horizons.

Avec : Maria Adela Diaz, Martin Brockman & Alice Schÿler-Mallet, Thomas Portier, Jean-Charles Remicourt-Marie