En partant de la condition des travailleur·ses indépendant·es des secteurs artistiques, nous échangerons autour de la notion de « valeur travail », omniprésente dans notre espace médiatique, et du concept de « valeur économique », qui se trouve aujourd’hui au cœur de l’organisation de la production. Cet atelier participatif, conçu d’après des méthodes issues de l’éducation populaire, sera l’occasion d’aborder des solutions concrètes à la précarité et à l’aliénation des travailleur·ses de l’art, en particulier la proposition de loi sur la continuité de revenus des artistes auteur·ices et le projet plus lointain de Sécurité sociale de la culture.

L’anthropologie et la philosophie contemporaines nous ont appris à penser la pluralité des mondes. Comment penser les rapports politiques de conflit et d’alliance qui les trament, traversent et les opposent ? Je proposerai pour cela d’aller chercher du côté de l’opéraïsme et plus particulièrement de son concept de point de vue de l’antagonisme. Un alliage entre ce concept de point de vue et l’idée de pluralité des mondes permet de poser les contours de ce que j’appelle le cosmo-opéraïsme, proposition spéculative depuis laquelle ressaisir les scènes contemporaines de la politique.

« Il ne faut pas avoir peur de l’archaïsme » lançait Marx. Cette peur revient pourtant aujourd’hui comme un leitmotiv. Ressuscitée dans le discours dominant pour disqualifier les résistances aux réformes néo-libérales, elle est aussi provoquée, confusément, par la réaffirmation croissante des identités collectives de type identitaire, religieux ou national-étatiste. Pour autant, les archaïsmes peuvent aussi couver des potentialités émancipatrices. Quand ils se détachent de la certitude que le capitalisme est le terme d’un progrès, et qu’ils résistent à  l’ordonnancement de la pensée révoltée en pensée dirigeante, les soulèvements populaires découvrent dans l’archaïsme des possibles non advenus et des ressources subjectives antagonistes.

À la fois fable féministe, dystopie écologique et conte futuriste, son premier roman, Melusine Reloaded (éditions Corti, Prix du premier roman 2024), transpose la fée-serpent mythique dans un avenir proche et pollué, où la langue s’atrophie en acronymes et les ZTA (Zones Touristiques Augmentées) divertissent les TT (Touristes Traversants). Mi-femme, mi-serpent, Mélusine revient pour proposer d’autres façons d’habiter le monde et d’échapper aux faux-semblants d’un monde post-démocratique.

Laure Gauthier propose une traversée de « mélusine reloaded » en plusieurs tableaux poétiques et musicaux  pour interroger notre rapport à la nature, au système social et à la transmission des mythes. Avec Gauthier Kayerts qui créé des univers, des « sculptures sonores » et des installations et développera un univers sonore en six « archipels ».